L'opération Cœur Défense, achevée en 2001 par Jean-Paul Viguier, incarne un profond renouvellement architectural de part l'importance de son programme mais aussi sa proximité avec l'esplanade et la clarté de ses façades. Elle remplace l'un des premiers édifices construits à La Défense après le CNIT - siège social d'Esso Standard. L'ancien immeuble est démonté en 1995 pour laisser petit à petit place à un édifice pétri d'éléments esthétiques avant-gardistes des années 1920 - façades bichromiques et corps d'immeubles en rotondes.

Profondément urbain, Cœur Défense est desservi par quatre "rues" reliant les différentes parties du quartier. Son atrium fait office de place publique sur laquelle Le Pouce de César aurait pu trôner. L'immeuble de 350 000 m² est réparti entre deux tours de 160 mètres de hauteur et trois immeubles bas de 40 mètres de hauteur.

Associé à Jean-François Jodry (1944), Jean-Paul Viguier (1946) œuvre d'abord dans les villes nouvelles comme Cergy-Pontoise ou encore Saint-Quentin-en-Yvelines. Son travail s'inscrit alors dans une mouvance néomoderne. Style qui s'estompe peu à peu avec l'arrivée de grosses commandes - pavillon de la France à l'Exposition universelle de Séville en 1992.

En 1983, il remporte le premier prix ex-aequo au concours pour la Tête Défense. Trois ans plus tard, il s'inscrit au concours restreint pour le Passage de l'Arche. En 1994, il s'associe avec Henri la Fonta à l'occasion de la consultation pour le quartier Masséna. Le duo qu'il forme avec Jodry se sépare en 1992. L'agence Jean-Paul Viguier et Associés reprend alors le projet de Coeur Défense. En 2006, elle remporte le concours pour la tour Majunga.