Volumes sous dalle
Volumes sous dalle
Techniques Fluides & Economie : Setec
Stabilité : Greisch
Programmation : Attitudes Urbaines
Urbanisme : AWP
Design & acoustique : Studio DAP
Concepteur lumière : Licht Kunst Licht
Surface : 20 000 m²
Emplacement : Axe de La Défense
Sommaire
- Genèse du projet
- Continuité et porosité, les deux « fils d’Ariane » du projet
- Un projet à la triple coloration des usages : arts, évènementiel, et sports
- Zoom sur le projet pilote
Genèse du projet
Historiquement, la dalle de Paris La Défense a été conçue pour séparer les fonctions à destination des usagers du quartier de celles à vocation techniques ou logistiques. Plusieurs dizaines de milliers de m² en sous-sol sont cependant inexploités, représentant :
- 350 m de long,
- 13 à 70 m de large,
- 110 000 m3,
- Des hauteurs variables entre 2,5 et 12 m.
Paris La Défense a décidé de lancer un dialogue compétitif d’architectes internationaux pour imaginer ce que deviendront les 20 000 m² localisés sous l’esplanade, dont l’emblématique espace « Cathédrale » de plus de 5 000 m², avec pour objectif de créer de nouveaux lieux de vie uniques à l’échelle de l’Île-de-France.
La proposition de l’agence belge d’architecture Baukunst a été retenue en mars 2020. Elle se décline de manière progressive, à la fois dans le temps et dans l’espace. Si le projet a été pensé de manière globale, la complexité des infrastructures oblige en revanche à procéder pas à pas.
Les 4 espaces concernés par le projet à terme sont les suivants : La Cathédrale : 5 000 m² / Hauteur Sous Plafond (HSP) : 6 m à 11 m L’Atelier Moretti : 2 240 m² / HSP : 4 m à 12 m Le FNAC : 4 480 m² / HSP : 2,5 m à 10 m Les Bassins : 4 600 m² / HSP : 7 m
Continuité et porosité, les deux « fils d’Ariane » du projet
Baukunst conçoit le projet selon deux axes de travail :
- la création d’une continuité entre les différents espaces aujourd’hui compartimentés,
- l’optimisation des liaisons entre la dalle et les niveaux inférieurs.
La concrétisation de ces principes passe par deux réalisations majeures dans le cadre du projet :
- une promenade publique évoquant les passages parisiens. Colonne vertébrale du projet, ce cheminement permettra de distribuer les volumes successifs et de rejoindre la place Basse,
- une passerelle monumentale en forme d’anneau ≪ flottant ≫ au-dessus de la Place de la Statue. Entrée principale vers les volumes, elle sera accompagnée par un traitement paysager qualitatif. Des jardins intérieurs seront relies aux espaces verts de la dalle par des trémies faisant entrer la lumière naturelle à l’image d’un patio. Un oculus permettra aux piétons de l’Esplanade d’observer l’activité des espaces du dessous, et plus particulièrement d’offrir une vue sur Le Monstre, œuvre de l’artiste Raymond Moretti.
Les interventions viseront à décloisonner les espaces et à maximiser les lienspossibles, à moyen et long termes, avec les autres infrastructures existantes comme Cœur Transport, le Parking Centre Grande Arche ou encore la Voie des Sculpteurs.
Un projet à la triple coloration des usages : arts, évènementiel, et sports
L’originalité du projet de l’agence Baukunst est à la fois de révéler le potentiel de ces espaces oubliés tout en permettant de toujours pouvoir les réinventer. Ce qui explique pourquoi la programmation des volumes n’est pas figée, même si des perspectives se dessinent. Vestige unique de la vie des sous-sols de La Défense dans la seconde moitié du XXème siècle, Le Monstre, œuvre de Raymond Moretti abritée dans son atelier, a préfiguré la valorisation des volumes résiduels. La dimension artistique apparait comme un axe majeur de mise en scène des lieux. Un grand lieu d’expression évènementiel et artistique permettra de préserver l’œuvre de Raymond Moretti pour la rendre visible de tous.
Paris La Défense étudie actuellement une programmation mixte qui devrait s’ouvrir aux loisirs, avec des lieux de restauration et de bien-être, ainsi qu’aux événements et aux sports.
Les volumes prendront la forme d’une promenade architecturale, ponctuée de jeux d’ombre et de lumière et d’expériences artistiques et évènementielles.
Zoom sur le projet
La vie intérieure des volumes sera signalée par l’Anneau, le pavillon Agam et les émergences techniques du projet, donnant une dimension nouvelle au paysage composite de la dalle. Une promenade serpentera d’un site à l’autre et permettra d’accéder aux impressionnants volumes de la Cathédrale et de l’Atelier Moretti où le Monstre semble attendre ses visiteurs.
- Avec la place qu’il domine, l’Anneau est à la fois le signal du projet et l’accès principal des « espaces oubliés » de Paris La Défense. Il permettra l’accès au site et , l’arrivée de la lumière naturelle dans la Cathédrale. Depuis ce belvédère, les piétons pourront emprunter un ascenseur, un escalier monumental et un double escalator.
- Ponctuée de chambres paysagères en contact avec la surface, la promenade souterraine serpentera au cœur des infrastructures jusqu’à un escalier temporaire. Préfiguration d’une déambulation plus complète entre la place de la Statue et Cœur Transport, elle permettra, dès la phase pilote, de découvrir la mémoire et l’esprit des lieux.
- Visibles depuis la promenade et accessible par une émergence, le caveau du Monstre et l’Atelier révèleront tout l’imaginaire d’un quartier qui se redécouvre. Leur rôle sera particulièrement important en phase de préfiguration pour orienter la programmation des futurs concessionnaires.
- A long terme la promenade souterraine serpentera au cœur des infrastructures reliant la Place Basse à Cœur Transport.
- Visibles depuis la promenade, le caveau du Monstre et l’Atelier seront de nouveau révélés au public.
- Mise en lumière, la Cathédrale pourra elle aussi être admirée depuis la promenade. Accessible à un nombre limité de personnes dans un premier temps, elle se prêtera à des expériences artistiques temporaires dans la perspective de développements futurs.
- Le pavillon Agam fera écho à la fontaine et aux espaces verts de la dalle. Ce bâtiment assurera une fonction technique. Sa partie supérieure pourra être surmontée d’un écran d’information ou d’un dispositif artistique illustrant les activités des volumes résiduels.
Les actions architecturales techniques, fonctionnelles, juridiques ou financières seront conduites pas à pas, préservant toujours de larges possibilités d’évolution.
Le saviez-vous ?
Le Monstre réside depuis les années 70 dans les antres de La Défense, et son développement s’est poursuivi jusqu’à la mort de son maître le 3 juin 2005. Invisible du grand public aujourd’hui, celui-ci sera mis en valeur dans le cadre du projet de valorisation des volumes.